en-attendant-la-pluie

'On devrait toujours être légèrement improbable' [Oscar Wilde]

Samedi 29 janvier 2011 à 18:28


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Ça avait déjà assez difficile de réussir à arrêter de me donner en pièces détachées. D'expliquer le passage du bulldozer. De dire que le couillon qui le conduisait est parti avec la notice de montage. Et peut-être bien quelques pièces vitales au fond des poches. Et dire 'Vas-y répare-moi, Recolle-moi....Tiens j'ai du scotch là qui traîne, mais s'il te plaît, fais quelque chose, ne me laisse pas comme ça. Ne me laisse pas.

Vendredi 28 janvier 2011 à 18:33

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C'est toujours étrange une fin.


Surtout quand on ne la vois pas venir. Quand elle s'installe comme ça, entre deux refrains à notre histoire. Qu'elle me cloue au sol. Implacable. Irrémédiable. Je repense à tout ces instants vécus main dans la main qui étaient les dernières notes de nous. Sans que personne n'en sache rien.

Je me souviens, quand ma peau a retrouvé la chaleur de la tienne, que ma tête s'est logée au creux de toi et que tes bras m'ont fait une couverture pour la nuit,je me souviens oui, m'être demandé comment j'allais faire pour trouver le sommeil, plus tard, quand ton train te raménerait chez toi. Comment j'allais faire pour respirer jusqu'à la prochaine fois. Est-ce que cette question m'aurait vrillé un peu plus fort le ventre encore, si j'avais su? Est-ce que j'aurai laissé l'eau des pâtes s'évaporer dans la casserole? Et toutes ces fois où tu me fixais intensément, me collais à ton corps - temps suspendu, film sur pause- et que, tout doucement au ralenti, tes lèvres venaient recouvrir les miennes. Ça me rendait toujours toute chose.

C'était quand la dernière fois que?

On a terriblement peu de souvenirs ensemble. Mais comme la vie ne nous laissait que peu de te temps pour nous vivre, on tachait de composer ces quelques heures à coeur ouvert. Coeur à découvert.
J'ai, quand je reste trop longtemps roulée sous mes couettes un nerf qui se réveille en bas du dos.Une douleur qui en appelle une autre. A lui aussi tu vois, dans ces moments-là, tout lui reviens. Tout ce que toi tu as su si vite oublier, effacer.Une salle de cinéma. Et moi contorsionnée sur mon siège tentant de trouver la position qui me permettra de voir le film tout en étant collée à toi.

Et tu sais, la grande roue est partie avec nous. A quelques jours près. Ça me fait toujours un endroit de moins où déposer mes yeux et me dire :

'C'était quoi tout ça? C'était quoi au final toi et moi?'

Dimanche 31 octobre 2010 à 14:18


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[Vieux texte qui date de cet été mais je l'aime bien ;) et la photo...<3 Miss u]

Mon ordi meurt à petit feu. Il est en sursis. Sous l’excuse de faire du propre. De lui faire de la place. De lui libérer quelques ramettes de vie. Sous prétexte de. Je fouille. Je remue. Je redécouvre. Je me relis. Chose que je fais somme toute assez rarement. Les mots valsent avec la page blanche pendant que dans ma tête les fils se démêlent ou ne s’en emmêlent qu’un peu plus. Toujours est-il que c’est de l’instant T. Du direct. De l’éphémère.

Et là je fouille. A la recherche de quelque chose dont je pourrais me séparer. Que j’aurai infligé à la mémoire de mon ordinateur depuis de longs mois en vain. Inutilement. Comme parfois notre tête garde en mémoire des informations douteuses. Sans grand intérêt.

Comme la couleur des rideaux chez la tante du cousin de la belle-mère d’un type qu’on ne reverra plus jamais. Comme se souvenir du chiffre fétiche de l’ex-ex-ex-ex-ex de votre meilleure amie avec qui elle est resté 19jours (oui ça aussi vous vous en rappelez…) ou encore comme la recette d’un truc dégueulasse qu’on avait demandé par pur politesse à notre hôte. Enfin voilà, je suppose que vous saisissez le genre d’informations dont je veux décharger mon pauvre PC.

Sauf que plus ça va et plus je me rends compte à quel point mon ordinateur et moi sommes indissociable

Il est ma mémoire.
Ma malle à souvenirs.
Mon placard à vieux fantômes.
Mon cimetière à chagrins.
Ma boîte à ressusciter les morts.


Je me rends compte aussi à quel point nos méninges font le tri. A quel point on peut oublier. Eluder. Rayer des pans entiers de sa vie. Ça fait partie des raisons que j’ai d’aimer autant l’écriture. Elle conserve. Il suffit de se joindre à ses lignes et tout réapparaît. On sourit d’un détail oublié. D’un moment qui sans prévenir nous happe avec toute l’intensité d’autrefois. M’égarer dans les ruelles de mon disque dur c’est comme m’asseoir sur le siège d’une machine à remonter le temps. C’est bizarre de regarder celle qu’on a pu être, celle d’avant avec les yeux de maintenant. C’est toujours tellement particulier cette sensation, cette certitude d’avoir avancé

Jusqu’à il y a peu de temps j’avais cette fâcheuse habitude de regarder derrière. Inlassablement. Il y a un an je faisais ci. Il y a 3 mois j’étais là. Il y a 2 jours j’étais avec toi. Et toujours me laisser déborder par la vague de nostalgie. Comme si le présent ne se teintait de couleurs qu’une fois devenu passé. Comme si tout paraissait valoir le coup une fois recouvert de la poussière du temps qui passe. Mais là je me plais à constater que j’ai avancé. Pourtant si je cherchai, j’aurai milles raison d’une fois encore pleurer ce qui a été. Il y a un an j’étais libraire et j’avais un amoureux. Il y a un an je déménageai dans un appartement plus grand. Avec balcon.

Mais il y a un an j’écrivais ‘ Cette année, je n’en ai rien fait. Rien. Je l’ai regardé passer. Comme un train dans lequel on ne trouverait pas la force de monter. J’étais là. Et ça me demandait déjà beaucoup je crois.’ Ou ça ‘L’an dernier j’ai regardé passer ma vie comme un film dont je refusais de jouer le rôle principal. M’abaissant parfois à quelques seconds rôles. Tout juste figurante de ma propre vie. Eternelle spectatrice aux yeux fermés par l’horreur. Je me suis collé un beau sourire factice et j’ai fait le minimum. Le minimum pour qu’on me foute la paix.’
Des fois je me fais peur à voir comment je peux être marionnette entre les mains de la vie. Triste fantôme-funambule sur le fil de l’existence. Ça m’a fait peur de replonger dans tout ce gris. Tout ce rien. De me voir si mal. De me rappeler.

Mais ça me fait un bien fou aussi. De voir que je ne suis plus ces miettes de rien qui volettent au grès du vent. Voir que j'ai grandis. Que j'ai appris un peu plus qui je suis. Que j'ai affiché les couleurs à l'extérieur. Et que des gens ne m'ont aimé que plus forts.

C'est tellement beau d'avoir enfin le courage de devenir qui l'on est.

Mardi 26 octobre 2010 à 11:23

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Me voilà encore à la recherche d'un nouveau bout d'ailleurs à apprivoiser. Ce sera ici si le coeur vous en dit. Je m'appelle toujours Sarah, j'ai toujours 22 ans. J'ai juste changé de ville en cours de route. Après 5 ans de concubinage avec Lyon me voilà exilée en terre Clermontoise mais c'est pour suivre des études que j'aime. Master 1 Conduite de projet du livre et de la culture. Pas trop de connection internet potable à l'appart alors les mises à jour ici risquent d'être un peu aléatoires mais il y en aura, c'est promis. Ce sera sans doute un peu moins construit que les autres chez-moi, un peu plus fourre-tout, un peu plus gribouillage de vie, coup de coeur et petits plaisirs de vie en pagaille. Je reviens sur cowblog après quelques infidélités parce qu'au final cette plateforme, je l'aime ;) Voilà, bienvenue chez moi :) Au plaisir de vous lire.

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